Salut tout le monde! Je suis de retour après des funérailles et un rhume qui m’a mis sur le carreau pendant presque 2 semaines. Le tournoi Damiano de 5 rondes se terminait cette semaine avec un grand total de 56 participants dont plusieurs nouveaux. Notons le retour d’Alain Thibeault, qui vient de renouer avec la compétition et que nous sommes heureux d’accueillir ainsi que tous les autres. Comme je suis un peu en retard, je vais commenter certaines parties des 3 dernières rondes.
Section 90+30
Notre champion de l’Outaouais Sébastien Azar a maintenu une fiche vierge de 5/5. Termine en 2ème position la jeune vedette montante Raphaël Chénier avec un score de 4/5 (sa seule défaite étant contre Sébastien). Il est suivi d’Achille Collin à 3,5/4 qui continue de s’améliorer.
Pour sa part, Anthony Massé-Garneau remonte dans l’échelle au 9e rang après une victoire contre Patrick Scantland.
J’aimerais commencer par une partie qui a attiré mon attention, il y a 3 semaines:
Patrick Scantland vs Gilles Groleau (24 septembre) : Il y a eu plusieurs imprécisions dans cette partie alors qu’aucun des deux joueurs n’a atteint 80% de précision selon chess.com (78% pour Patrick et 71,6% pour Gilles). Cela dit, j’aimerais vous montrer une position des plus intéressantes :
Patrick a décelé l’excellent sacrifice 19.Cg5!! Toute une vision de sa part! Je trouve que ça ne demande pas beaucoup de courage de jouer un tel coup en bullet, en blitz et même en semi-rapides. Mais en lentes? Wow! Après l’acceptation du sacrifice, Patrick a bien mené son attaque et il est venu à bout de l’expert Groleau. Quel sacrifice!
Samuel Filion vs Nicolas Dupont-Mageau (24 septembre): Vous avez déjà entendu l’expression « une nulle de grand-maître »? C’est un peu ce qui s’est passé entre Samuel et Nicolas alors qu’après seulement 19 coups théoriques, ils se sont serré la main. Vous pouvez voir le pourcentage de précision hallucinant selon chess.com :
Voici donc la position finale :
Même si la position est complètement égale, auriez-vous continué cette partie? Avec les blancs ou les noirs?
Vincent Perrier vs Laurent Bergeron Collin (24 septembre): dans une partie où Vincent et Laurent ont manqué quelques tactiques, les 2 joueurs se sont retrouvés dans cette finale fort intéressante :
Laurent vient de jouer 55…Rf6 dans la position. Avec les pièces blanches, Vincent avait un seul coup pour gagner ici. Solution plus bas vers la fin de la Section 90/30 😉
Sébastien Azar vs Étienne Latreille (1 octobre) : un duel de titans prenait place entre les 2 plus forts joueurs du club, multiples champions du CEH, Sébastien contre Étienne. Ce dernier a bien joué son ouverture slave, de sorte que les 2 formidables adversaires sont entrés dans un milieu de jeu assez équilibré. Le candidat maître Latreille a joué d’une façon très énergique…trop énergique? Toujours est-il que le jeu agressif d’Étienne aurait porté fruit contre la grande majorité d’entre nous, pousseux de bois, mais maître Azar en avait vu d’autres et pour vaincre un joueur aussi puissant, c’est nécessaire de jouer très précisément. D’ailleurs, j’ai été impressionné par un coup du maître dans la position suivante :
23.Dxh5! est un superbe coup! Si les noirs prennent la pièce gratuite en f5, ils se font démolir en quelques coups ou perdent la tour en d4. Une autre performance inspirée du champion.
Yves Filion vs Samuel Filion (1 octobre) : en général quand 2 membres d’une même fratrie s’affrontent, on assiste à des nulles rapides. Mais jamais les Filion! Lors de chacun de leurs affrontements, père et fils jouent avec vigueur afin de l’emporter ; et cette partie ne fait pas exception à la règle. Franchement, les 2 joueurs ont eu leurs chances dans cet affrontement et Yves est passé tout proche de vaincre son fils si doué. Regardez cette position :
Yves a une pièce de plus, mais Samuel a 2 pions pour la pièce. Le paternel aurait pu mettre fin à la partie ici avec 33.Fe6+! Rh8 34.Fg5! 1-0. Il a plutôt joué 33.Rg3? et après une autre erreur, Samuel a pris l’ascendant et gagna quelques coups plus tard. Petit rappel pour tout le monde ainsi que pour moi-même : la grande majorité des parties des 2000 et moins se terminent par des tactiques de 3 coups ou moins 😉
Anthony Massé-Garneau vs Patrick Scantland (8 octobre) : avec un pourcentage de précision de 93% selon chess.com, Anthony a joué une très belle partie pour la dernière ronde de ce tournoi. J’ai beaucoup aimé le coup suivant d’Antho :
Patrick venait de jouer 25…Cd7 et il menaçait de prendre le fou en e5 et de gagner un pion crucial. De plus, les noirs avaient la menace 26…f6 pour gagner une pièce. Anthony a joué l’excellent 26.f4! Après 26…f6, Antho avait prévu 27.Fg4 De7 28.Fxd7 Dxd7 29.Fxf6 qui gagne un pion. Très belle partie de M. Massé-Garneau!
Giorgio Ubertelli vs Paul Chénard (8 octobre) : dans cette partie, Paul a joué peut-être sa meilleure partie depuis qu’il joue avec nous. Avec un pourcentage de 89% de précision selon chess.com, M. Chénard a été intraitable et il n’a pas manqué la tactique suivante qui lui a permis de voguer vers la victoire :
Paul est bien sûr sauté sur l’occasion de jouer 14…Tad8! 15.c3 c5 qui gagne une pièce. Bravo Paul!
Pour revenir à ma question concernant la partie Vincent Perrier vs Laurent Bergeron Collin du 24 septembre dernier. Quel était le seul coup gagnant dans cette finale?
56.Ta5! En effet, les noirs sont complètement paralysés. Le roi noir ne peut plus escorter son pion vers la terre promise et si les noirs poussent leur pion, les blancs vont attendre que le pion soit en g2 et ils joueront Ta1 suivi de Tg1 qui gobe aisément le pion noir. Vincent Perrier connaît bien ses finales!
Voici le classement final du Ladder:
Section 60+30
Dans cette section, le vétéran Robert Blais finit au 1er rang avec 4,5, suivi d’Onil Patry avec 3,5 pts.
Paul Chénard et Guy Grégoire remontent dans le Ladder suite à leur victoire.
Voici le classement final dans cette section:
Rappelons que la semaine prochaine (15 octobre), nous aurons le début d’un tournoi semi-rapide de 6 rondes réparti sur 2 semaines. Les excellents Sébastien Azar (1994) et Étienne Latreille (1933) seront bien entendu favoris, mais j’aimerais attirer votre attention sur les deux joueurs les plus hauts cotés au CEH après nos deux champions : Raphaël Chénier (1896) et Anthony Massé-Garneau (1889)! Ils ont joué pendant tout l’été au club d’Aylmer et croyez-moi, ils sont redoutables. Au plaisir de vous voir ce mardi!
Échequement vôtre, Michel Desjardins 🙂