5.2 C
Gatineau
AccueilCercle d'échecs de HullVoici vos faits saillants de la semaine!

Voici vos faits saillants de la semaine!

Date:

Dernières nouvelles

Plusieurs nouveaux au Philidor!

Pour le tournoi Philidor, notre dernier tournoi de parties...

Championnat de l’Outaouais 2025: classement

Suite au 1er tournoi de la saison au Cercle...

Fin du Semi-rapide : Azar toujours invaincu

Mardi dernier le tournoi de semi-rapides s'est conclu avec...

Simultanée du GM Elier Miranda

Cuba est reconnu pour la beauté de ses plages,...

Le 5 décembre dernier, le CEH accueillait de nouveau 28 joueurs dans des duels très excitants :

Latreille-Bastien : Dans cette partie, Étienne a été intraitable contre André. Ça a été une domination positionnelle du champion du CEH. Comme Sébastien Azar, Étienne est pratiquement invincible au club. Parfois, il me raconte qu’il a eu une mauvaise ouverture contre un tel ou un mauvais milieu de partie contre un autre, mais il finit toujours par l’emporter. Ça me rappelle la fameuse citation d’un ancien champion du monde,  Alexander Alekhine, quand il clamait que pour le battre, il fallait le dominer dans l’ouverture, dans le milieu de partie ET dans la finale. En passant, remarquez le très joli 43.Txg6! d’Étienne qui a rapidement mis fin à la partie.

Azar-Desjardins : Mardi passé au club, j’ai perdu en seulement 12 coups contre le maître Sébastien Azar. À part une fois contre un autre maître, David Gordon, je ne me souviens pas d’avoir perdu aussi rapidement dans les 30 dernières années. À peine une semaine après le décès de mon père, ce n’était pas l’idée du siècle d’aller jouer ce mardi. Je me suis rendu compte que ma concentration était plutôt inexistante. Cela dit, n’enlevons rien à mon formidable adversaire qui a joué une partie quasi-parfaite. Dans une scandinave où je me suis mélangé dans mes variantes qui comprennent le coup 5.h3 et celles sans 5.h3, j’ai été rapidement puni. Je vous promets de faire une bien meilleure prestation la semaine prochaine.

Raymond vs Dupont-Mageau : 2 joueurs d’élite s’affrontaient en ce mardi passé. Contre 1.e4, Nicolas a choisi la variante Najdorf de la sicilienne, mon ouverture préférée quand j’ai commencé à jouer aux échecs, mais surtout l’ouverture préférée de l’un des plus grands champions de tous les temps, l’illustre Bobby Fischer. Daniel a choisi l’agressive attaque anglaise et il a eu plusieurs chances de prendre le dessus dans cette partie.

Au 19e coup, Daniel aurait pu jouer la suite 19.Cxc6! Fxc6 20.f6 (1,56) plutôt que 19.Cde2 (0,67). Au 22e coup, il aurait pu jouer 22.Cec3! (2,88) ou 22.h5! (2,81) avec un avantage gagnant plutôt que 22.Cxe7? (0,90). La partie s’est terminée par un accord de nulle au 29e coup dans une position complètement égale. Je soupçonne que Daniel ait manqué un peu de confiance durant la partie, car il semblait avoir Nicolas dans les cordes, mais il n’a jamais « osé » le coup qui aurait pu faire la différence. Notons toutefois que Nicolas est un excellent défenseur!

Thibault vs Massé-Garneau : Un autre duel de haut niveau avait lieu entre Mario et Anthony. J’ai remarqué que Mario se retrouve souvent dans des positions fermées. Est-ce que c’est une préférence de sa part ou une coïncidence? Bonne question! Toujours est-il qu’un peu comme Daniel Raymond dans sa partie contre Nicolas, Mario n’a pas su profiter de son avantage d’espace. La finale était particulièrement intéressante et ce sont les noirs qui ont soudainement pris le dessus. À mon avis, le coup perdant des blancs a été 44.a4? J’ai dit au 2 joueurs après la partie que même si Anthony avait l’avantage, j’ai pensé que Mario avait une forteresse, c’est-à-dire qu’il pouvait tenir la position sans qu’Anthony puisse entrer dans sa position. Position difficile à évaluer, mais belle partie des 2 joueurs et je félicite Anthony pour sa combativité.

Séguin-Guimond : Comme la semaine passée, Hubert affrontait un fort joueur, le dangereux tacticien Michel Guimond. Peut-être trop respectueux envers son formidable adversaire, Hubert a joué beaucoup trop passivement sa variante de l’avance contre la chère française de Michel. En effet, des coups comme 6.Fd3! plutôt que 6.Fe2?! ou encore 11.a4 suivi de 12.Tb1 plutôt que le passif 11.Ch2 auraient permis à Hubert de combattre à armes égales. Le clou dans le cercueil a été 14.Cdf3? plutôt que le dynamique 14.a4! suivi de 15.b5. Une fois que Michel a pu jouer 14…Cb3, Hubert n’avait plus de contre-jeu sur l’aile-dame et il s’est alors fait démolir sur l’aile-roi dans cette partie de roques opposés. Si vous permettez à un dangereux joueur comme Michel de bien placer son jeu, il vous punira assurément.

Yves Filion-Samuel Filion : Normalement quand 2 membres d’une même fratrie se rencontrent sur l’échiquier, la partie se termine généralement par la nulle. C’était bien mal connaître les Filion alors qu’ils se sont livrés un duel de Titans mardi dernier. Yves jouait si bien avant de faire sa bourde qu’il avait 97% de précision selon chess.com. Je me souviens même d’avoir pensé durant ma partie que j’avais été chanceux de ne pas l’affronter, car de la façon dont il jouait, il aurait pu battre son prof 😉

Un peu comme la semaine passée alors que son adversaire, Jocelyn Rioux, a trop forcé pour gagner et a éventuellement perdu, Yves a fait la même erreur en étant trop gourmand et son fils a sauté sur l’occasion. Bravo à Samuel pour cette belle victoire!

Arvisais-Jacques : Éric Arvisais est sans doute le joueur de l’heure en ce moment et Olivier avait la difficile tâche de l’affronter avec les noirs. Comme d’habitude, Olivier a opté pour la défense slave et celui-ci a eu une très bonne ouverture avec un dangereux cavalier ancré en c4. Éric a par la suite manœuvré admirablement bien à l’aile roi de sorte qu’il a gagné un pion. La finale qui s’en est suivie est tellement instructive et c’est la position que j’aimerais vous commenter cette semaine :

Dans cette position, Olivier a joué 38…Ce5? Et Éric a répliqué par 39.Fxe5! Cette position est fascinante, car même si les blancs ont un pion de plus et un avantage de (0,90), la position est nulle. Quel était le plan pour Olivier afin d’atteindre la nulle? Le plan est assez simple : mettre ses pions sur des cases blanches dans le but de contrer le fou de case noire des blancs et faire des coups d’attente sans jamais permettre l’échange du cavalier pour le fou. Voici un exemple d’une ligne possible pour les noirs : 38…Re7! (ou 38…h5!) 39.f3 Re6 40.Fe1 h5 41.Fc3 Rd7 42.f4 Re6 43.e5 f5! Et les noirs font tout simplement bloquer la position. Voici une autre suite possible : 38…h5! 39.f4 g6 40.Ff2 f5! Les blancs ne peuvent pas pousser 41.e5, car la position deviendrait fermée et si les blancs jouent 41.exf5+? Les noirs répliqueraient par 41…gxf5! Et les blancs ne peuvent plus faire de progrès.

Dans la partie, Olivier a provoqué l’échange de son cavalier pour le fou et la finale est devenue complètement gagnante pour les blancs. Souvenez-vous que si vous avez une finale roi + plusieurs pions contre roi + plusieurs pions, le joueur qui a un pion de plus va gagner dans 95% du temps à part dans quelques rares exceptions.

Bélanger vs Pontier-Valois : j’ai été agréablement surpris de constater qu’il y avait un autre joueur que moi qui jouait l’ouverture de Vienne au club (1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.f4), Hadrien Pontier-Valois! En passant, l’ouverture viennoise est très peu jouée parmi les plus forts joueurs dans le monde. En effet, la raison est que les noirs ont un coup théorique qui leur permet d’égaliser seulement au 3e coup : 1.e4 e5 2.Cc3 Cf6 3.f4 d5! J’adopte un ordre de coups un peu différent avec les blancs pour me permettre d’empêcher ce coup égalisateur. Si ça t’intéresse, Hadrien, je pourrai en parler avec toi.

Cela dit, son adversaire n’a pas réagi de la meilleure façon contre la Vienne. Hadrien a rapidement pris un gros avantage et même un avantage gagnant après seulement 10 coups (2,56 ). Mais la partie a pris une tournure super intéressante alors qu’après quelques imprécisions d’Hadrien, Paul est complètement revenu dans la partie (tout à fait égale après 18 coups). Allez voir le 19e coup des blancs et le piège tenté par Hadrien : 19.Dg3!? Malheureusement pour Paul, il a manqué son calcul et a donné une pièce et la partie à son adversaire. Il est fort possible que Paul ait calculé qu’après 19…Txf6 20.Txf6?, il ne pouvait pas jouer 20…gxf6 car son pion g est cloué par la dame adverse. Paul devait calculer que c’est lui qui aurait pris un avantage dans la partie en jouant 20…Fxd4+ 21.Tf2 Fxf2+ et les noirs ont un pion de plus et d’excellentes perspectives de gain. C’était la 3e victoire en 4 parties du jeune Pontier-Valois. 

Simard-Laflamme : Fort de son mat de la semaine passée, Paul Simard entamait sa partie avec confiance. Au 12e coup, Mathieu a tenté de gagner un pion sur échec, mais il complètement manqué la réplique de Paul 13.Cf2! qui parait l’échec et qui attaquait sa dame. En raison de son mauvais calcul, Mathieu a perdu 2 pièces… et la partie quelques coups plus tard. Est-ce que Paul Simard réalisera son 3e mat consécutif la semaine prochaine? Les paris sont lancés!

O’Connor-Ballan : ce qui a coulé John dans cette partie, c’est son ouverture. 2.Cc3?! (normalement dans les ouvertures du pion dame 1.d4, on joue rarement Cc3 avant d’avoir joué au préalable c4), 4.a3?! (coup passif qui n’améliore pas le développement des blancs), 6.h3?! (un autre coup passif qui n’aide aucunement au développement des blancs), 7.b3 (un autre coup passif, toujours pour les mêmes raisons). Alexis a joué une très belle ouverture et quand il a gagné le pion 12…cxd4 que son adversaire lui a donné sur un plateau d’argent, il a vite filé vers la victoire.

Matkowsky-Gagné : Taras m’a beaucoup impressionné dans cette partie alors qu’il a obtenu un excellent 91,3% de précision selon chess.com. Je ne vous aurais pas cru si vous m’aviez dit que cette personne avait seulement une cote de 1240, wow!  Et son adversaire, Raphael Gagné, n’a pas mal joué malgré tout. Regardez la position après le 18e coup. Le 19.a4! de Taras était vraiment brillant. Ce coup oblige les noirs de faire le petit roque et de donner le pion b pour le pion d (19.c4! 0-0! 20.Fxb5 Cexc4). Les blancs se seraient alors retrouvés avec un dangereux 2 pions contre 0 à l’aile dame, mais les noirs auraient pu continuer le combat avec une position un peu désavantageuse. Après 19…bxa4?, les noirs ont dû donner beaucoup de matériel et la partie du même coup.

Trahan-Piché : comme la semaine passée, Danielle a joué le système de Londres (1.d4 d5 2.Ff4). Je soupçonne qu’elle a eu un moment d’inattention quand elle a joué 6.h3?! Ça a permis à Benjamin de briser la structure de pion des blancs et de prendre une grosse option vers la victoire. C’est toujours difficile psychologiquement de revenir après une gaffe et c’est alors fréquent d’en faire une 2e et même une 3e après coup. Pour rester dans la partie, il aurait fallu que Danielle trouve le coup 8.g4! Une fois qu’elle a perdu la possibilité de faire le petit roque, ça aurait été une bonne idée de tenter le grand roque plutôt que de jouer 10.c4?!, ce qui faisait en sorte que son roi était « pogné » au centre, comme on dit en bon québécois 😉 En ce qui concerne Benjamin, il a poursuivi sa séquence à 4 parties sans défaite.

Hamelin-Popyk : Joueur non coté, Danyl Popyk affrontait Joran avec les noirs. Malheureusement pour lui, il s’est fait passer le fameux mat du Berger. Ça m’a rappelé la merveilleuse série sur Netflix, « The Queen’s Gambit ». En effet, la jeune prodige de la série se fait aussi passer le mat du Berger au début de la série. On connaît la suite… Qui sait, peut-être que Danyl adoptera le même parcours 😉

Gagné-Chénard : Contre Learry, Paul a choisi l’ouverture espagnole. Au 12e coup, celui-ci a joué son cavalier en h5 sans doute dans le but de le jouer en f4. Une fois que le cavalier s’est fait refuser le passage, il semble que Paul ait quelque peu oublié son cavalier non protégé en h5. Le regretté grand maître John Nunn martelait dans ses livres que les pièces non protégées perdent des parties. Après 18.Ce5! Paul a protégé son pion c6, mais il a complètement oublié sa pièce en h5. Par la suite, ça a été un jeu d’enfants pour Learry de gagner avec une pièce de plus.

Avant de terminer, j’aimerais attirer votre attention sur un tournoi de fin de semaine qui se déroule en ce moment au Centre RA à Ottawa. Même si notre maître ne pouvait être présent, nous avons quand même une intéressante délégation de notre club à ce tournoi : notre champion, Étienne, Anaïs Chloé Fiset, Mario Thibault, les Filion, Pierre Arcand, etc. Voici une position qui a eu lieu dans une partie d’Étienne Latreille :

Étienne a les blancs et il a joué une magnifique tactique pour mettre fin à la partie. Vous devez voir au moins 3 coups à l’avance pour trouver cette beauté 😉 Bonne chance et réponse la semaine prochaine!