Nous remercions tous les membres qui nous aident avec la transcription en PGN des parties jouées lors de nos tournois. Pour progresser dans la connaissance du jeu, nous vous recommandons d’analyser vos parties et celles de vos adversaires en cliquant sur “Collections” dans le menu en haut de la page.
La semaine passée, le CEH accueillait 28 joueurs. Voici vos faits saillants échiquéens de la semaine!
Section 90/30
Bastien-Azar : J’ai toujours pensé qu’André était un joueur redoutable, spécialement avec les blancs. En effet, son étrange répertoire d’ouvertures le rend vraiment imprévisible. Ancien champion de semi-rapide du Club, il affrontait le Maître national et quadruple champion du club, le puissant Sébastien Azar. Les blancs ont opté pour l’Attaque est-indienne. Sébastien s’est très bien défendu et est même allé chercher un gros avantage dans l’ouverture. Cependant, André a très bien joué le milieu de partie de sorte qu’il a pu faire nulle en finale avec un pion de moins. Un résultat bien sûr décevant pour notre maître, mais il faut noter que les 2 joueurs ont atteint 93% de précision selon chess.com, ce qui est tout de même remarquable!
Thompson-Séguin : Hubert est en feu dernièrement alors qu’il est sur une très belle séquence. J’ai remarqué qu’il a, entre autres, amélioré son jeu en finale. Malheureusement pour lui, il affrontait Francis Thompson, un joueur d’élite dangereux. Celui-ci a pris rapidement un très gros avantage alors que son centre est devenu monstrueux. Après quelques imprécisions de Francis, Hubert est complètement revenu dans la partie avec ses 2 pions passés b et c qui paraissaient vraiment dangereux même si les logiciels évaluent la partie étant égale. Notre valeureux Président a joué le malheureux 29…Cd7? et Francis en a profité pour gagner la qualité et la partie quelques coups plus tard. Regardons d’ailleurs la très intéressante position après le 29e coup des blancs :
La menace des blancs est de tout simplement pousser 30.e5 qui attaque le cavalier et qui fait une enfilade du fou blanc contre les 2 tours noires. En fait, cette menace n’existe pas pour l’instant, car si les blancs avaient le trait et jouaient 30.e5?!, les noirs répondraient bien sûr par 30…Cd5! Comment Hubert pouvait tenir cette partie? En étant tout simplement patient. C’est vrai que le 4 contre 2 des blancs est épeurant à moyen terme, mais le problème des blancs est qu’ils doivent utiliser beaucoup de leurs ressources pour arrêter les deux très dangereux pions passés noirs, b et c. Dans cette position, les noirs devraient jouer des coups comme Tc8 ou Tcb6 (évidemment, on enlève nos tours de la dangereuse diagonale, h1-a8). Ensuite, il faut jouer Cd7 comme le voulait aussi Hubert. Les blancs ne peuvent pas permettre au cavalier de se rendre en c5 et en d3. Avec tout leur contre jeu, les noirs peuvent tenir la nulle.
Lattafi-Thibault : Yousef a choisi la sicilienne fermée contre Mario et je dois admettre que je ne connaissais pas la variante jouée. Les problèmes de Mario ont commencé au 12e coup quand il a permis l’échange des dames au détriment de sa structure de pion. Même si le logiciel donnait une position égale, c’était vraiment difficile pour les noirs de jouer une position avec des pions aussi faibles. Yousef a bien profité de la situation et ses 2 pions passés étaient inarrêtables à la fin.
Y. Filion-Rioux : partie très intéressante alors qu’Yves essayait son ouverture de la London (système de Londres) contre un autre joueur de London, Jocelyn Rioux. Celui-ci avait battu Yves dans une partie tactique, plus tôt dans l’année. La partie semblait se diriger vers la nulle alors qu’après le 23e coup, on avait une finale égale de tours. Jocelyn a joué vigoureusement pour le gain; il a tenté quelques pièges tactiques qui ont été contrés par son adversaire. D’ailleurs, Yves a fait des progrès tactiques récemment. Pour revenir à Jocelyn, je salue toute sa combativité, mais il a un peu trop forcé la note et s’est retrouvé dans un réseau de mat. Yves n’a pas raté sa chance.
S. Filion-Lecorre : Samuel a excellé au dernier tournoi de fin de semaine à Ottawa et il abordait sa partie avec confiance. Il a choisi la variante d’échange contre la solide française de Joel. C’est d’ailleurs dans cette variante que Joel annula brillamment contre le joueur d’élite, Daniel Raymond. La variante d’échange a la réputation d’être très annulante et comme de fait, ça semblait être la conclusion probable de cette partie. Mais au 26e coup, Joel fit une terrible erreur qui mit fin abruptement à la partie. Quand mon ami Joel joue en confiance, il est un joueur redoutable. Je suis convaincu qu’il retrouvera son jeu bien assez tôt.
Jacques- Pontier-Valois : Deux joueurs bien prometteurs s’affrontaient sur l’échiquier et fait intéressant, ce sont deux joueurs de scandinave. Par contre, je suspecte qu’Olivier ne connaissait pas ou très peu la variante 2…Cf6 de la scandinave, la variante « Smerdon » popularisée et améliorée par le Grand maître australien. Olivier est plutôt en train de devenir un spécialiste de la scandinave 3…Da5 sous les excellents conseils de son entraineur, le champion du club, Étienne Latreille. Dans la variante « Smerdon », Hadrien a rapidement pris un avantage en déroquant le roi adverse. Une erreur tactique d’Olivier au 14e coup a pratiquement mis fin à la partie même si elle se termina dix coups plus tard.
Bélanger-Simard : Les joueurs ont opté pour une partie espagnole avec la fameuse Roy Lopez, une des ouvertures les plus populaires dans le monde. Au 9e coup, François a oublié la protection de son pion e5 et Paul a sauté sur l’occasion. Les débutants sont parfois surpris d’apprendre qu’un tout petit pion peut faire toute la différence dans une partie d’échecs. Et bien, cette partie en est un excellent exemple alors que Paul a « surfé » vers la victoire après le gain de ce pion crucial.
Voici le classement du Ladder:
Section 60/30
Laflamme-Arvisais : Mathieu et Éric croisaient le fer alors que les deux étaient sur des séquences de victoires. Je suis d’ailleurs bien impressionné par les progrès d’Éric depuis quelques mois. Contre 1.d4, Éric a choisi la défense hollandaise. Yousef est un autre de nos forts joueurs qui jouent l’Hollandaise. Mathieu a très bien joué l’ouverture et après quelques imprécisions d’Éric, il avait même un gros avantage avec un pion de plus. Mathieu a peut-être baissé la garde alors que son 17.Cce5? était une grosse erreur qui a permis à Éric de gagner la qualité. Par la suite, celui-ci a vogué sans trop de problèmes vers la victoire.
Trahan-Arcand : voici une partie avec d’incroyables rebondissements! Benjamin avait une partie tout à fait gagnante dans son système de Londres (London opening). Au 35e coup, Benjamin a fait un mauvais calcul en donnant un fou pour un maigre pion. Il croyait que ses pions passés seraient suffisants pour gagner, mais ce n’était pas le cas. Et quelques coups plus tard, c’était Pierre qui avait un avantage gagnant et qui semblait se diriger allégrement vers la victoire. Mais surprise, les 2 joueurs conclurent par la nulle alors que Pierre était archi-gagnant. Et vous? Plutôt que de jouer 49…Cg5?!, comment auriez-vous poursuivi cette partie à la place de Pierre?
Ballan-Matkovski : Alexis affrontait la sicilienne de Taras dans une autre partie remplie de rebondissements. Taras a donné un pion central au 10e coup alors qu’Alexis a fait de même, quelques coups plus tard. La finale est assez hallucinante, car les deux joueurs prenaient des avantages gagnants, l’un après l’autre. Alexis va s’en vouloir puisque sa finale était complètement gagnante. Son malheureux 51.Fd5? a complètement changé la donne si bien que Taras a gagné quelques coups plus tard.
Mes ami(e)s, travaillez un peu les finales! Vous serez surpris du nombre de points et de demi-points que vous gagnerez ou sauverez 🙂
Gagné-Hamelin : Invaincu dans ses deux dernières parties, Raphael affrontait Joran avec les blancs dans un autre système de Londres qui était bien populaire en ce mardi soir passé (1.d4 d5 2.Ff4). Joran a malheureusement donné une pièce dans l’ouverture et la partie s’est conclu au 27e coup, ce qui permet à Raphael de poursuivre sa belle séquence.
Chénard-Simard : c’était la bataille entre les deux Paul et ce fut toute une guerre tactique! Encore une autre partie où les joueurs se sont échangés des avantages gagnants. Paul Chénard s’en mordra sûrement les doigts alors qu’il pouvait tout simplement prendre la pièce au 23e ou 24e coup (23.dxe5 = (2,75 selon chess.co). Après avoir raté sa chance, l’autre Paul fut sans pitié et terrassa son adversaire dans un joli mat au 29e coup.
Gagné-O’Connor : mardi passé, on avait la chance d’accueillir un nouveau joueur venant de Rockland, John O’Connor. Pour l’occasion, il affrontait Learry Gagné qui était sur une séquence de deux parties sans défaite. Les joueurs ont opté pour la Ruy Lopez et ils se sont rendus assez rapidement en finale après seulement 23coups. Le jeu est devenu plutôt stérile et les joueurs se sont serrés la main au 38e coup.
Piché-Badier : Mon amie Danielle a opté pour le système de Londres (encore cette ouverture!) et elle et Frank ont plutôt bien joué la phase initiale. En milieu de partie, la position était somme toute très équilibrée jusqu’au 23e coup. C’est à ce moment que Danielle a joué 23.b5? plutôt que 23. bxa5 (0,00). Sa position s’est écroulée quelques coups plus tard et Frank en a bien profité.
Voici le classement du Ladder: